Volet 3 - Étude du comportement du loup
Dans les Alpes-Maritimes, le foyer des Préalpes de Gourdon est confronté à une prédation lupine intense et persistante. Ce territoire, historiquement pastoral, voit la coexistence entre élevage, majoritairement ovin et présence du loup s'inscrire dans la durée. Malgré une baisse des attaques depuis le pic de 2017, les conséquences économiques, sociales et psychologiques demeurent lourdes. Cette étude, une des premières du genre, portée par la DDTM 06 et la MSA, s'inscrit dans le Plan National d'Actions Loup et activités d'élevage 2024-2029 et vise à mieux comprendre les phénomènes de prédation à l'échelle du territoire et à formuler des recommandations opérationnelles permettant le maintien du pastoralisme.
La méthode...
L'étude a duré 17,5 mois (janvier 2024 - juin 2025) et s'est articulée en cinq volets thématiques : environnement, pastoralisme, comportement du loup, dimension psychosociale et synthèse stratégique. Une approche pluridisciplinaire a été adoptée (écologie, pastoralisme, statistique, psychosociologie), avec collecte de données existantes, enquête auprès d'éleveurs, observations de terrain (pièges vidéos, caméra thermique) et ateliers participatifs. Un comité de suivi multi-acteurs a encadré la gouvernace de l'étude.
Les cinq volets thématiques :
Volet 1 - Étude de l'environnement par Dryas Statistics
Volet 2 - Analyse des pratiques pastorales par le CERPAM
Volet 3 - Étude du comportement du loup par Dryas Statistics et Cistole
Volet 4 - Étude psychosociale par MOM Conseil et la MSA
Volet 5 - Synthèse et préconisations par Drailles et Soliance Alimentaire
- Télécharger les rapports sur le site du Plan National d'Actions Loup et activités d'élevage.
Les résultats clés...
Le territoire présente un fort nombre d’attaques constatées qui, depuis 2012, tend à être majoritairement de jour.
- Le territoire semble avoir une forte densité de loups, avec la présence de deux meutes, qui utiliseraient le site d’étude comme zone de prospection et de chasse, de manière croisée.
- L’organisation sociale et le rythme d’activité des loups ne présentent pas de différences majeures avec les autres populations décrites dans la littérature.
- Le rythme d’activité des loups est majoritairement nocturne, ne corroborant pas le nombre d’attaques diurnes. Des légères différences sont observées entre le rythme de loups seuls et en groupes, ou des loups en zone de reproduction ou en zone de prospection/chasse.
- La proportion de forêt est une variable importante dans l’occupation des loups dans le territoire, d’autant plus dans un contexte de fermeture importante du paysage que l’on observe dans ce site d’étude.
- Ni l’occupation, ni l’abondance des loups n’interfèrent dans la probabilité de déprédation dans la zone d’étude.
- La pression de prédation par unité pastorale a pu être établie, même si seule la forte pression est interprétable, la faible pression pouvant être seulement un manque de données.
- Les tirs de défense simple ou renforcée ne semblent pas avoir d’impact à l’échelle du territoire sur la probabilité de subir une attaque. L’effet de ces tirs semblent être seulement local, et de courte durée.
- Le dispositif de pièges-vidéo a permis d’illustrer des interactions entre loup et troupeaux.
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